Vivre l’instant présent – Quand la quête et les objectifs t’éloignent de toi
- Virginie
- 10 avr.
- 3 min de lecture

Il est 9h15. Je viens de regarder mes statistiques, et quelque chose me chagrine.Je ne comprends pas pourquoi, malgré tout ce que je mets en place, les résultats ne sont pas à la hauteur de mes attentes.
Alors oui, c’est encourageant… mais je m’impatiente.
J’ai envie d’être lue. D’avoir un impact. Et sans m’en rendre compte, je suis devenue dépendante de mes objectifs.
Ce n’est pas grave. Mais c’est là. Et c’est parlant.
Et en y réfléchissant, je réalise que ce que je vis est une tension bien plus universelle.
Un phénomène discret mais puissant, qu’on vit souvent sans le nommer :la difficulté à vivre l’instant présent, quand nos quêtes et nos objectifs finissent par nous éloigner de nous-mêmes.
Parce que, si je suis honnête, ce tiraillement… je l’ai ressenti ailleurs. Avant. Plus jeune. Plus souvent qu’il n’y paraît.
Le piège du “toujours plus”
Ce qu’on poursuit, peu importe le domaine, c’est souvent un sentiment intérieur :la reconnaissance, la liberté, la sensation d’exister.Et on croit que ça viendra une fois qu’on aura fait assez, mérité assez, coché assez de cases.
Mais c’est faux.
La société nous apprend à fonctionner sur objectifs. À courir. À optimiser.
Et même les chemins censés nous ramener à nous — comme le développement personnel — finissent parfois par se transformer en nouvelles injonctions déguisées :
Être aligné.e ✔️
Méditer chaque matin ✔️
Avoir une routine saine ✔️
Dire qu’on lâche prise, alors qu’on contrôle tout, en silence ✔️
Ce qu’on ne nous dit pas
C’est que dans cette course douce, on finit par ne plus voir ce qui est déjà là.
On a un toit, un souffle, une capacité à se relever encore…Mais on regarde ce qui manque.On oublie que le calme qu’on cherche est souvent juste après une vraie pause.Pas une pause planifiée.Une vraie.
Les objectifs ne sont pas le problème
Qu’on soit clair : avancer, construire, rêver, c’est précieux.Avoir des objectifs, c’est sain. C’est ce qui nous donne un cap, une direction, un élan.
Mais sans pause, sans présence, sans reconnaissance du chemin parcouru, ces objectifs deviennent des chaînes.Des cases qu’on coche sans joie.Des étapes qu’on dépasse sans jamais s’arrêter pour respirer.
Un objectif sans célébration, ce n’est qu’une autre forme de fuite.
Ce n’est pas avancer qui épuise. C’est avancer sans s’habiter.
Et parfois, la plus grande progression, c’est de s’arrêter… juste assez pour voir qu’on a déjà parcouru bien plus qu’on ne le pense.
C’est peut-être ça, finalement, réconcilier mouvement et présence :continuer d’avancer, oui,mais sans se quitter.
Et si on arrêtait 5 minutes ?
Pas pour lâcher nos rêves.Mais pour se demander : À quoi bon réussir si je ne suis pas capable d’être là maintenant ?
Tu n’as pas besoin de faire un stage, de t’inscrire à un programme ou d’écouter 10 podcasts cette semaine.
Tu as juste besoin de redescendre dans ton corps, dans l’instant.
Alors, concrètement :
Pose ton téléphone.
Bois un verre d’eau en le regardant, lui. Juste lui.
Marche sans but. Respire pour de vrai.
Et surtout… arrête de croire qu’il faut toujours faire quelque chose d’utile.
La vérité, c’est que…
Tu peux être en mouvement sans être en fuite.Tu peux ralentir sans être en retard.Tu peux ne pas comprendre et avancer quand même.
Et si aujourd’hui tu ressens ce vide, cette pression, cette sensation de “pas assez” :Tu n’as pas besoin de plus.Tu as besoin de te reconnecter à ce que tu vis. À ce que tu es. Là. Maintenant.
Et toi, quand est-ce que tu as cessé de voir ce qui était déjà là ?
Ce texte n’est pas là pour te dire quoi faire.Il est là pour te rappeler ce que tu sais déjà.Ce que tu as oublié, comme moi.Ce qui revient quand on se pose, vraiment.
Vis. Profite. Respire. Pas demain. Maintenant.
Parce que tout le reste… attendra.
Virginie
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